L'Arbre de mes Chagrins
قصة قصيرة بقلم الاستاذ جمال عسكر مترجمة الى الفرنسية
القصة:(شجرة الاحزان)
تخرج فرحان في كلية الزراعة بتقديرٍ كاد يلامس الامتياز. حلم بأن يكون مهندساً زراعياً يغير وجه الحقول اليابسة، لكن شهادته الجامعية لم تكن سوى ورقة أخرى صفعتها رياح الواقع على جدار غرفته الضيقة. أصبحت مرآة يومية ل فشله.
بدأ الأمر بعد رفض طلبه للعمل في مديرية الزراعة للمرة الثالثة. عاد يومها إلى الدار يجر قدميه، وكل خطوة كانت تطحن ما تبقى من روحه. جلس تحت الشجرة الغريبة، لا لشيء إلا ليهرب من نظرة الشفقة في عيني أمه، وسؤال أبيه الصامت: "وبعد؟". غلبه النوم من فرط الإعياء النفسي، وحين استيقظ مع خيوط المغرب، لاحظ شيئًا لم يكن هناك من قبل. ورقة خضراء يانعة، صغيرة كظفر طفل، تتشبث بغصن عارٍ.
«غريب... هل كانت هنا في الصباح؟ لا أظن. ذاكرتي ليست بهذا الضعف... أم أنها أصبحت كذلك؟ كل شيء فيّ يشيخ يا فرحان، حتى ذاكرتك».
مرّ أسبوع. جاءته رسالة على الواتس اب من حبيبته التي انتقلت مع أهلها إلى المدينة. لم تكن رسالة شوق، بل رسالة فراق. كلمات مهذبة وباردة كشفرة جراح، تخبره أن "الظروف تغيرت"، وأنها "تتمنى له الأفضل". لم يبكِ، بل شعر بفراغ هائل يسكن ضلوعه. خرج إلى الفناء كعادته، وهناك، بجانب الورقة الأولى، نبتت ورقة ثانية، توأمها في الحجم واللون.
تجمد فرحان في مكانه. صدفة؟ مستحيل. نظر إلى الشجرة، ثم نظر إلى داخل روحه المعتمة. حزن يضرب الجذور، وورقة تنبت في العلن. إذن هذه هي المعادلة. هذه ليست شجرة، هذا سجل أيامي. هذه... "شجرة أحزاني".
«لكل حزن ورقة إذن؟ يا لها من عدالة ساخرة! العالم يغلق في وجهي الأبواب، والسماء تمنحني شجرة توثّق هزائمي. ماذا سأفعل بكِ يا شجرتي؟ هل ستنمين حتى تحجبين عني ضوء الشمس الذي لم أعد أراه أصلاً؟ ربما هذا هو الهدف. أن أبقى في ظلكِ الأبدي، ظل أحزاني الذي أصنعه بيدي».
تحولت الشجرة إلى هوسه السري. كل صباح، كان أول ما يفعله هو تفقدها. ورقة جديدة بعد شجار عقيم مع أبيه الذي اتهمه بالكسل. ورقتان بعد أن سمع سخرية شباب القرية وهم يتهامسون عنه "الأستاذ فرحان العاطل". عشر ورقات دفعة واحدة يوم مرضت أمه ولم يجد في جيبه ثمن الدواء.
كان يكلمها في وحدته، يناجيها كأنها كائن حي يفهمه.
«انظري، هذه الورقة بسبب عمي الذي قال إن شهادتي لا تساوي ثمن الحبر الذي كتبت به. وهذه الصغيرة الضعيفة؟ هذه بسبب حلم قديم رأيته ليلة أمس، حلمت أنني أرتدي معطفاً أبيض وأقف وسط حقل أخضر... استيقظت وشعرت بمرارة لاذع.. فأنبتِّ أنتِ هذه الورقة. أنتِ لا ترحمين يا شجرتي، لا تغفلين عن همسة حزن عابرة».
كبرت الشجرة بوتيرة مخيفة. في غضون أشهر، أصبحت أضخم من بيتهم نفسه. أغصانها المتشابكة كالأذرع الملتوية، وأوراقها الكثيفة التي لا تحصى، حجبت الشمس تمامًا عن الفناء. أصبح المكان تحتها معتماً، بارداً، حتى في أشد أيام الصيف حراً. لم يعد أحد من أهل القرية يجرؤ على الاقتراب من "شجرة فرحان المسكونة".
أصبح هو نفسه جزءاً منها. يقضي يومه كله تحتها، يتأمل أوراقها التي تمثل خريطة حياته الموجعة. وجد في ذلك لذة مريضة، لذة من يرى جراحه تتجسد أمامه، فتصبح حقيقية وملموسة. لم يعد وحيداً في حزنه، فشجرته تشاركه كل شيء.
وفي ليلة من ليالي الشتاء، هبت عاصفة لم تشهدها القرية من قبل. رعود تصم الآذان، ورياح تقتلع كل شيء. استيقظ فرحان مذعوراً. ليس خوفاً على نفسه أو على أهله، بل على شجرته. ركض خارجاً في قلب العاصفة، والمطر يجلده بلا رحمة. رآها تترنح وتقاوم، وأوراقها، التي هي أيام عمره الحزينة، تتساقط كالمطر الأسود.
صرخ من أعماقه: "لا! لا تتركي!".
عانق جذعها الضخم وكأنه يحمي طفله الوحيد من بطش العالم. وفي تلك اللحظة، ضربت صاعقة عنيفة قلب الشجرة. ضوء أبيض أعمى كل شيء، وصوت انشطار مروع، ثم سقط فرحان مغشياً عليه.
أفاق مع أول ضوء للفجر. الصمت كان مهيباً. فتح عينيه ببطء، فرأى السماء. سماء زرقاء صافية لم يرها منذ زمن طويل. نهض على ركبتيه. لم يكن هناك شيء. لا شجرة، لا أغصان، لا أوراق. فقط كومة من الحطب المتفحم، ورائحة دخان خفيفة يذريها الهواء النقي.
لقد اختفت شجرة أحزانه.
وقف على قدميه، وشعر بخفة غريبة لم يعهدها. تفقد صدره، بحث عن ذلك الثقل المعتاد الذي كان يسحق روحه، فلم يجده. نظر إلى مكان الشجرة الفارغ، إلى الفضاء الذي تركته خلفها. كان يتوقع أن يشعر بالضياع، بالأسى على فقدان الشاهد الوحيد على معاناته.
لكنه لم يشعر إلا بالفراغ. ليس الفراغ المؤلم الذي يخلفه الفقد، بل فراغ هادئ، نظيف، ومحايد. كصفحة بيضاء تنتظر أن يُكتب عليها شيء جديد.
أدرك في تلك اللحظة المفاجأة الصاعقة. لم تكن الشجرة تنمو على أحزانه، بل كانت أحزانه هي التي تتغذى على وجود الشجرة. كان هو من يسقيها كل يوم بذكرياته، هو من ينميها بالتركيز على كل خيبة وكل ألم. كانت الشجرة سجنه الذي بناه بنفسه، وظن أنه ملجأه.
ابتسم فرحان لأول مرة منذ سنوات. لم تكن ابتسامة سعادة، بل ابتسامة فهم. نظر إلى كومة الحطب المتفحم، ثم استدار، وأعطى ظهره لما كان يوماً "شجرة أحزانه"، وخطا أولى خطواته نحو الشمس.
الترجمة الى الفرنسية:
L'Arbre de mes Chagrins
Farhane ne sut jamais quand exactement cet arbre avait poussé. Il était simplement là, à la lisière de la cour de leur maison en terre battue, telle une question plantée par le destin dans le sol de leur village reculé. Un arbre chétif, qui ne ressemblait ni à un mûrier, ni à un sycomore, ni même à un saule pleureur bordant les canaux. Il était unique dans sa misère, comme Farhane l’était dans sa désillusion.
Diplômé de la faculté d’agronomie avec une mention presque excellente, Farhane rêvait de devenir ingénieur agricole, de transformer les champs arides en jardins fertiles. Mais son diplôme n’était qu’un bout de papier de plus, giflé par le vent cruel de la réalité contre le mur étroit de sa chambre. Il était devenu le miroir quotidien de son échec.
Tout commença après le troisième refus de sa candidature à la direction régionale de l’agriculture. Ce jour-là, il était rentré chez lui, traînant les pieds, chaque pas écrasant un peu plus ce qui restait de son âme. Il s’était assis sous l’arbre étrange, simplement pour fuir le regard de pitié dans les yeux de sa mère, et le silence interrogateur de son père : « Et maintenant ? »
Il s’était endormi, épuisé par la fatigue morale. Lorsqu’il se réveilla au crépuscule, il remarqua quelque chose d’inhabituel : une feuille verte, fraîche, minuscule comme l’ongle d’un enfant, accrochée à une branche nue.
> « Étrange… Était-elle là ce matin ? Je ne crois pas… Ma mémoire n’est pas si défaillante… Ou l’est-elle devenue ? Tout en moi vieillit, Farhane, même ta mémoire. »
Une semaine passa. Il reçut un message WhatsApp de sa bien-aimée, partie vivre en ville avec sa famille. Ce n’était pas un message de tendresse, mais d’adieu. Des mots polis et froids comme la lame d’un scalpel : « Les choses ont changé »… Elle lui « souhaitait le meilleur ». Il ne pleura pas. Il sentit seulement un vide immense s’installer dans sa poitrine. Il sortit comme à son habitude dans la cour, et là, à côté de la première feuille, en avait poussé une seconde, jumelle en taille et en couleur.
Il resta figé. Un hasard ? Impossible. Il regarda l’arbre, puis plongea son regard dans son âme assombrie. Une tristesse enracinée… et une feuille qui pousse au grand jour. C’était donc cela l’équation. Ce n’était pas un arbre. C’était le journal de ses jours. C’était... *« l’Arbre de mes peines »*.
> « Une feuille pour chaque peine ? Quelle ironie cruelle ! Le monde me ferme toutes les portes, et le ciel m’offre un arbre pour documenter mes défaites. Que vais-je faire de toi, mon arbre ? Vas-tu grandir jusqu’à me cacher un soleil que je ne vois plus de toute façon ? Peut-être est-ce là le but : que je reste à jamais dans ton ombre, l’ombre de mes peines que j’arrose moi-même. »
L’arbre devint son obsession secrète. Chaque matin, la première chose qu’il faisait était de le scruter. Une feuille nouvelle après une dispute stérile avec son père qui l’accusait de paresse. Deux feuilles après avoir entendu les jeunes du village chuchoter : « Le professeur Farhane, le chômeur. » Dix feuilles d’un coup le jour où sa mère tomba malade et qu’il ne trouva pas un sou pour acheter des médicaments.
Il lui parlait dans sa solitude, la suppliait comme si elle comprenait.
> « Regarde, cette feuille, c’est à cause de mon oncle qui a dit que mon diplôme ne valait même pas l’encre avec laquelle il fut écrit. Et cette petite fragile ? Elle vient d’un rêve que j’ai fait cette nuit : je portais une blouse blanche, au milieu d’un champ verdoyant… Je me suis réveillé avec un goût amer. Et toi, tu as fait pousser cette feuille. Tu ne pardonnes rien, mon arbre. Tu ne laisses passer aucun soupir de tristesse. »
L’arbre grandissait à un rythme effrayant. En quelques mois, il dépassa leur maison. Ses branches entremêlées comme des bras tordus, ses feuilles innombrables, obscurcissaient totalement la cour. Même en plein été, l’endroit était devenu sombre et froid. Les villageois n’osaient plus s’en approcher. Ils l’avaient surnommé *« l’arbre hanté de Farhane »*.
Il était devenu une partie de lui. Il passait ses journées sous ses ramures, contemplant les feuilles qui formaient la cartographie douloureuse de sa vie. Il en tirait un plaisir malsain : voir ses blessures prendre forme, devenir palpables. Il n’était plus seul dans sa peine ; son arbre partageait tout.
Puis vint une nuit d’hiver, une tempête comme le village n’en avait jamais connue. Des éclairs assourdissants, des rafales qui déracinaient tout. Farhane se réveilla en sursaut. Non par crainte pour lui ou sa famille, mais pour son arbre. Il courut dehors, sous la pluie battante, le vent le fouettant sans pitié. Il vit l’arbre vaciller, lutter. Ses feuilles — ses jours tristes — tombaient comme une pluie noire.
Il hurla du fond de son âme :
> « Non ! Ne me quitte pas ! »
Il enlaça le tronc comme s’il protégeait son enfant unique de la cruauté du monde. À ce moment, la foudre frappa en plein cœur de l’arbre. Une lumière blanche aveuglante, un craquement terrifiant… et Farhane s’effondra, inconscient.
Il se réveilla à l’aube. Le silence était solennel. Il ouvrit les yeux lentement… et vit le ciel. Un ciel bleu, pur, qu’il n’avait pas vu depuis si longtemps. Il se mit à genoux. Il n’y avait plus rien. Plus d’arbre, plus de branches, plus de feuilles. Juste un tas de bois calciné, et une légère odeur de fumée portée par l’air frais.
L’Arbre de ses peines avait disparu.
Il se leva, ressentant une étrange légèreté. Il palpa sa poitrine, cherchant ce poids familier qui l’écrasait… mais ne le trouva pas. Il regarda l’espace vide où l’arbre se dressait autrefois. Il pensait ressentir de la perte, de la douleur pour ce témoin unique de sa souffrance.
Mais non. Il ne ressentait que le vide. Pas celui qui déchire, mais un vide paisible, propre, neutre. Comme une page blanche attendant d’être remplie.
C’est là qu’il comprit. Ce n’était pas l’arbre qui poussait à partir de ses peines. C’étaient ses peines qui se nourrissaient de l’arbre. C’était lui qui l’arrosait chaque jour de souvenirs, lui qui l’alimentait en ruminant chaque échec, chaque douleur. L’arbre était sa prison, celle qu’il avait lui-même construite, croyant qu’elle était un refuge.
Il sourit, pour la première fois depuis des années. Ce n’était pas un sourire de joie, mais un sourire de compréhension. Il regarda le tas de bois noirci, puis se retourna, et tourna le dos à ce qui fut un jour *l’Arbre de ses chagrins*, pour faire ses premiers pas vers le soleil.
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